Fin des tickets-repas papier d’ici 2026 : quand vont-ils être supprimés ?
À l’aube de 2026, les titres-restaurant au format papier vivent leurs derniers instants. Ce changement, amorcé depuis plusieurs années, s’inscrit dans une transformation plus large des usages professionnels et des pratiques de consommation. Si la majorité des transactions sont déjà dématérialisées, à travers ce qui est souvent appelé la carte de restaurant d’entreprise, cette évolution soulève encore des interrogations, tant du côté des entreprises que des salariés. Quels sont les enjeux à anticiper ? Quels impacts logistiques, environnementaux et sociaux doivent être pris en compte ?
Pourquoi les titres-restaurant papier vont disparaître au 1er janvier 2026 ?
La suppression progressive des titres-restaurant papier s’inscrit dans une dynamique de modernisation. Déjà en recul dans les usages, ils représentent aujourd’hui une minorité des transactions, face à la montée des solutions numériques jugées plus souples et adaptées aux attentes actuelles.
Le format papier impose une logistique complexe pour les entreprises : commande anticipée, stockage sécurisé, distribution physique aux salariés, gestion administrative lourde. Des tâches chronophages qui pèsent sur les services de ressources humaines. Ce format génère également des risques récurrents : erreurs de distribution, pertes, retards ou même vols.
Pour les utilisateurs, ces chèques sont perçus comme moins pratiques. Ils nécessitent d’être physiquement présents au moment du paiement, ne permettent pas de régler un montant exact, et sont de plus en plus refusés par les commerçants. Une perte, une déchirure ou une péremption rend leur usage caduc.
Les commerçants, quant à eux, subissent les contraintes du format papier : manipulation, stockage sécurisé, envoi physique à l’émetteur, sans garantie de délai pour le remboursement. À cela s’ajoutent les frais de traitement, les risques de falsification, et une charge administrative alourdie.
Une simplification grâce à la dématérialisation des titres-restaurant
Le passage aux titres-restaurant dématérialisés répond à une logique de simplification des processus. Avec la carte ou l’application mobile, les paiements sont facilités : au centime près, sans contact, et en temps réel. Le suivi des plafonds et du solde est automatisé, réduisant considérablement les démarches pour les salariés et les entreprises.
Cette transition permet également une meilleure maîtrise des données, un suivi plus rigoureux des consommations, et une gestion facilitée pour les employeurs. L’adoption de solutions connectées s’inscrit ainsi dans un mouvement global de digitalisation des pratiques RH.
Un enjeu environnemental au cœur du débat sur les titres-restaurant
Au-delà des considérations pratiques, l’abandon du format papier s’inscrit dans une volonté de réduction de l’empreinte écologique. La production, la distribution et l’élimination des chèques papier impliquent un impact environnemental important : impression, transports fréquents, gaspillage des titres non utilisés ou périmés.
Les livraisons mensuelles, notamment dans les départements d’outre-mer, génèrent des émissions de CO₂ élevées, parfois aggravées par le recours au transport aérien. Ce modèle logistique pèse sur l’environnement et n’est plus en adéquation avec les objectifs de durabilité affichés par de nombreuses organisations.
Cependant, la carte de titres-restaurant, souvent perçue comme plus verte, n’est pas sans impact. Sa fabrication repose sur des matériaux non renouvelables (plastique, métaux rares) et sa distribution implique également une logistique génératrice d’émissions. De plus, l’absence de solution de recyclage spécifique pour les cartes en fin de vie pose un défi environnemental non résolu.
Les usages numériques déjà largement installés
La montée en puissance des titres-restaurant numériques est déjà une réalité. Dès 2022, ils avaient dépassé les chèques papier en part d’utilisation. Aujourd’hui, environ 70 à 80 % des transactions se font via des cartes, applications ou QR codes. Cette évolution reflète une adaptation rapide des pratiques, tant du côté des entreprises que des salariés.
Les solutions connectées offrent une expérience utilisateur fluide : paiement sans contact, visualisation du solde en temps réel, alertes de consommation. De nouvelles formules permettent même de lier les titres-restaurant à la carte bancaire personnelle, simplifiant encore davantage l’usage quotidien.
Qui utilise encore les titres-restaurant papier ?
Malgré la généralisation du numérique, le format papier persiste dans certaines structures. Il reste utilisé dans de petites entreprises, des secteurs peu digitalisés, ou par des salariés réticents à la technologie. Ces cas deviennent toutefois rares, encouragés à évoluer par les émetteurs et les politiques internes de modernisation.
Pour certains utilisateurs, les chèques papier offrent une certaine liberté perçue : ils peuvent être partagés, échappent à une traçabilité stricte, et permettent parfois de contourner certaines restrictions réglementaires. Cette flexibilité informelle contribue à leur maintien dans une minorité d’usages.
Vers une suppression totale d’ici 2026
Le retrait des titres-restaurant papier est désormais inéluctable. Le calendrier gouvernemental est confirmé : d’ici fin 2025, le format papier ne sera plus distribué. Cette échéance pousse les entreprises à finaliser leur transition et à accompagner les salariés dans cette mutation.
Le passage au numérique apparaît comme un prolongement logique des usages actuels. Il promet un gain d’efficacité, une réduction des coûts internes, et une meilleure cohérence avec les politiques de développement durable. Reste à garantir un accompagnement humain et technique pour que cette transition se fasse sans exclusion, ni rupture dans les habitudes de consommation.