Les titres-restaurant prolongés pour les achats alimentaires en supermarché dès 2027
Le gouvernement confirme la prolongation de l’usage des titres-restaurant pour les courses alimentaires en grande surface, tout en amorçant un tournant majeur vers la dématérialisation totale de ce moyen de paiement d’ici janvier 2027. Ces annonces interviennent dans un contexte de tensions persistantes entre grande distribution et restauration traditionnelle.
Un usage élargi des TR à la grande distribution
À partir du 1er janvier 2027, les titres-restaurant resteront autorisés pour l’achat de denrées alimentaires non directement consommables en supermarché. Cette mesure, d’abord temporaire, devient désormais permanente selon les annonces du ministère chargé du Commerce et des PME.
Le dispositif, déjà prolongé début 2024 pour une durée de 2 ans, permet aux salariés d’utiliser leurs titres pour acheter des produits comme les pâtes, le riz, ou encore les légumes frais, sans nécessairement fréquenter un établissement de restauration. L’objectif est d’offrir davantage de flexibilité aux consommateurs dans l’utilisation quotidienne de ces titres.
Vers une dématérialisation totale au 1er janvier 2027
La fin du format papier des titres-restaurant a également été confirmée pour le début de l’année 2027. Cette évolution, déjà amorcée avec la généralisation des cartes ou des applications dédiées, sera désormais obligatoire.
Selon le ministère, la version papier engendre une charge administrative considérable, notamment pour les restaurateurs qui doivent gérer les retours, les vérifications et les délais de remboursement. Les émetteurs sont ainsi appelés à anticiper ce changement pour éviter tout stock papier à cette échéance.
Une décision à l’origine de tensions avec les restaurateurs
La pérennisation de l’usage des titres-restaurant en grande surface est loin de faire l’unanimité. Les professionnels de la restauration expriment depuis plusieurs mois leur mécontentement face à ce qu’ils considèrent comme un détournement de l’esprit initial de ce dispositif, censé soutenir leur secteur.
Certains acteurs dénoncent une forme de concurrence déloyale, estimant que les enseignes de grande distribution profitent d’un levier commercial au détriment des restaurants. En réponse, la ministre a indiqué prendre en considération une proposition émise par les organisations professionnelles : l’introduction d’un double plafond, plus élevé pour les dépenses en restauration que pour les achats en supermarché. Ce mécanisme ferait l’objet d’études juridiques avant d’éventuelles modalités concrètes.
Les recommandations de l’Autorité de la concurrence
Fin 2023, l’Autorité de la concurrence avait remis un rapport au gouvernement sur l’organisation du marché des titres-restaurant. L’un des points principaux de ce document recommandait la généralisation du format numérique pour une meilleure transparence et une simplification des procédures entre émetteurs, commerçants et bénéficiaires.
Ces propositions s’inscrivent dans une volonté de moderniser un système parfois jugé opaque, tant en termes de frais de gestion que de conditions d’utilisation, tout en renforçant la traçabilité des transactions.
Qu’est-ce qui pourrait changer à l’avenir ?
Pour les salariés bénéficiaires, ces mesures devraient préserver l’utilité du titre-restaurant dans leur quotidien, tout en rendant son usage plus fluide via les outils numériques. La possibilité de faire des courses alimentaires de base au supermarché reste donc garantie, ce qui représente un levier non négligeable pour le pouvoir d’achat.
Les arbitrages à venir, notamment sur le plafond différencié, détermineront toutefois l’équilibre entre les deux circuits de consommation concernés : la grande distribution et la restauration traditionnelle. Le gouvernement affiche sa volonté d’avancer rapidement sur ces sujets tout en préservant les intérêts de chaque secteur.