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Titre restaurant et fonction libérale : comment ça marche ?

Peu d’informations existent sur les titres-restaurant dans le cadre des professions libérales. Pourtant, de nombreux professionnels indépendants se posent la question : est-il possible d’en bénéficier ? Si oui, sous quelles conditions, et dans quels cas cela peut-il constituer un avantage social et fiscal pertinent ? Voici un état des lieux pour y voir plus clair.

Titre restaurant et fonction libérale : un avantage réservé aux employeurs

Le titre-restaurant est un avantage social accordé aux salariés par leur employeur, en contrepartie de journées de travail effectives. À ce titre, les professions libérales exerçant à titre individuel sans salarié n’y sont pas directement éligibles. Le dispositif n’est pas conçu pour s’adresser aux travailleurs non-salariés.

Un professionnel libéral ne peut donc pas se verser à lui-même des titres-restaurant, même s’il est affilié à une caisse de retraite ou cotise auprès de l’URSSAF en tant qu’indépendant. Les charges afférentes à un éventuel achat personnel de titres ne seraient pas déductibles et n’ouvriraient droit à aucun avantage fiscal.

Titres-restaurant pour les salariés d’une profession libérale

En revanche, un professionnel libéral employeur peut parfaitement proposer des titres-restaurant à ses salariés, dans le respect des règles du droit du travail. Cette solution peut constituer un levier d’attractivité dans les cabinets d’avocats, cabinets médicaux ou agences de conseil, souvent composés d’un ou deux collaborateurs.

Les conditions à respecter sont les mêmes que pour toute entreprise :

  • Participation employeur entre 50 % et 60 % de la valeur du titre
  • Plafond d’exonération URSSAF de 7,26 € par titre en 2025
  • Une attribution uniquement les jours ouvrés et travaillés

Profession libérale en société : une ouverture possible sous conditions

Un professionnel libéral exerçant dans une SARL, SAS ou SELARL peut accéder aux titres-restaurant s’il est assimilé salarié, c’est-à-dire s’il perçoit une rémunération et relève du régime général de la sécurité sociale.

C’est notamment le cas des dirigeants de SAS ou de SELARL non majoritaires. Dans ce cadre, l’attribution de titres-restaurant est envisageable selon les mêmes règles qu’un salarié classique.

À l’inverse, les dirigeants non salariés, les gérants majoritaires de SELARL ou les professions libérales en entreprise individuelle ne peuvent pas en bénéficier en tant que dirigeants, même s’ils ont une fiche de paie.

Existe-t-il une alternative pour les professions libérales ?

Pour les professions libérales qui ne peuvent bénéficier du dispositif, il reste possible de déclarer les frais de repas en déduction dans le cadre des frais professionnels. Cela suppose toutefois de respecter les règles de non double emploi (ne pas avoir mangé à son domicile), et de ne pas dépasser les plafonds d’indemnisation de l’URSSAF.

Autre option parfois pertinente : le recours aux indemnités de panier repas ou à des remboursements de frais sur justificatif, mais ces dispositifs demandent une gestion rigoureuse pour rester en conformité fiscale, et doivent être validé au cas par cas par un avocat ou juriste spécialisé dans le monde de l’entreprise.

En résumé, si les titres-restaurant ne sont pas accessibles à la majorité des professions libérales en nom propre, des solutions existent pour les dirigeants en société ou les employeurs du secteur libéral. Leur mise en place doit néanmoins respecter scrupuleusement les textes en vigueur pour éviter tout redressement.

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