Réunion de travail entre collègues

Recul du télétravail en entreprise : bientôt 1 jour de TT par semaine ?

Causé par la crise sanitaire, la forte expansion du télétravail, amenant même à l’instauration d’une indemnité télétravail, connaît désormais un reflux dans de nombreuses entreprises françaises. Plusieurs grands groupes réduisent le nombre de jours à distance, privilégiant un retour plus fréquent au bureau. Cette évolution suscite des interrogations sur la productivité, l’équité entre salariés et la transformation durable des modes de travail.

Le recul du télétravail dans le secteur privé

La tendance observée est claire : dans de nombreuses entreprises, la règle se rapproche désormais d’une journée de télétravail par semaine. Chez certains employeurs, les salariés sont passés de deux jours à un seul, comme c’est le cas de JCDecaux. D’autres grands groupes tels que Société Générale, dont les salariés ont fait grève en juin 2025 dernier, mais aussi Ubisoft, Free, Air France ou encore Stellantis suivent le même mouvement.

En moyenne, le nombre de jours télétravaillés est passé de 1,4 ou 1,5 à 1,3 jour par semaine. On s’éloigne donc progressivement des deux jours qui étaient devenus la norme après la pandémie. La situation reste toutefois contrastée : certaines entreprises maintiennent un large recours au télétravail, d’autres l’ont quasiment supprimé.

Pourquoi le télétravail recule dans les entreprises ?

Les raisons avancées par les directions concernent principalement la productivité collective. Les managers estiment que les échanges informels, les réunions en présentiel ou encore les discussions spontanées favorisent la créativité et la cohésion des équipes. La crainte est que ces dynamiques soient affaiblies à distance.

Si les ressources humaines étaient initialement favorables à une flexibilité accrue, les directions générales et les managers de proximité expriment davantage le besoin de retrouver un contact direct et régulier avec leurs collaborateurs.

Le télétravail et les inégalités entre salariés

Une autre question soulevée est celle de l’équité sociale. À l’heure où l’on parle peut-être d’une indemnité obligatoire pour tous les salariés adeptes du télétravail, seul un salarié sur cinq en France a la possibilité de télétravailler. Les métiers liés à l’industrie, au commerce, aux services à la personne, au bâtiment ou encore à la sécurité ne sont pas compatibles avec cette organisation. De fait, le télétravail reste un avantage réservé à une minorité, principalement les cadres.

Cette situation alimente un sentiment d’injustice entre catégories professionnelles, renforçant la fracture entre ceux qui bénéficient d’une flexibilité et ceux dont l’activité impose une présence constante.

Le télétravail chez les fonctionnaires

Dans la fonction publique, la pratique est moins répandue que dans le privé, mais des disparités apparaissent. Un tiers des fonctionnaires d’État (hors enseignants) télétravaillent, ce qui représente une proportion plus élevée que dans les entreprises privées. En revanche, seulement 5 % des agents hospitaliers et 13 % des agents territoriaux ont recours à cette organisation.

Ces écarts s’expliquent par la nature des missions : les professions liées au soin, à l’éducation ou aux services publics de proximité nécessitent une présence physique quasi permanente.

La question de la productivité individuelle

Une étude récente montre que les salariés consacrent chaque jour entre 20 minutes et 2 heures et demie à des usages personnels de leur smartphone pendant leur temps de travail. Ce constat relativise le débat sur le télétravail, en soulignant que la frontière entre activité professionnelle et distractions existe également au bureau.

Le recul du télétravail ne signifie donc pas son abandon. Il traduit plutôt une recherche d’équilibre entre la flexibilité individuelle, la productivité collective et l’équité entre salariés, dans un contexte économique où la présence au bureau reprend une place centrale.

You May Also Like

mobilité durable dans une entreprise

Les conditions de remboursement 2025 du Navigo Imagine R et Vélib’ pour les élèves parisiens

Les tarifs de la garde d’enfants résistent à l’inflation

Titre-restaurant et congé maternité : quels sont les droits des salariées ?

deux collègues travaillent autour de deux ordinateurs et une feuille de papier

Titre-restaurant : quel est le rôle du CSE dans son financement ?

Bureau de télétravail

Cours de cassation et télétravail : vers une indemnité obligatoire pour tous les salariés ?