Transport de marchandise en semi-remorque

Société de transport et titres-restaurant : comment gérer les tickets repas des chauffeurs ?

Entre amplitude horaire étendue, itinérance quotidienne et contraintes réglementaires, la gestion des frais de repas des chauffeurs n’est pas simple, au même titre que celle des salariés du BTP. De nombreux RH se posent cette question : faut-il leur attribuer des titres-restaurant, un panier repas ou verser une indemnité forfaitaire de transport ? En réalité, le régime applicable varie selon les situations, avec des incidences en paie et en cotisations URSSAF.

Pas de panique ! Nous avons synthétisé les différents cas d’usage. Retrouvez les bonnes pratiques à adopter en lien avec la législation sociale et fiscale en vigueur.

Les tickets repas pour chauffeur routier : un usage encadré par l’URSSAF

Le titre restaurant pour chauffeur routier est autorisé sous certaines conditions, mais il faut dire qu’il ne constitue pas le dispositif le plus courant dans ce secteur. En effet, pour qu’un titre-restaurant soit exonéré de charges sociales, le salarié doit travailler sur une plage horaire comprenant la pause déjeuner et ne pas avoir accès à une cantine d’entreprise.

Dans le cas des conducteurs poids lourd ou des livreurs longue distance, les horaires atypiques et l’impossibilité matérielle de se restaurer dans des établissements conventionnés peuvent rendre ce dispositif peu adapté. Dans ce contexte, les indemnités repas exonérées représentent une alternative plus souple et fiscalement avantageuse pour l’employeur.

Le panier repas pour chauffeur livreur : une solution plus adaptée

Le panier repas est l’indemnité la plus fréquemment utilisée dans le secteur du transport. Elle s’adresse aux salariés qui, du fait de leurs déplacements, ne peuvent regagner leur domicile ou l’entreprise pour déjeuner. Cette indemnité est alors versée de manière forfaitaire, sans justificatif, dans le respect des plafonds fixés chaque année par l’administration fiscale.

En 2025, le montant maximum exonéré est de 10,30 € pour un repas pris sur un chantier ou en déplacement sans accès à un restaurant, et de 21,20 € pour un repas au restaurant, selon les barèmes URSSAF (révisables chaque année). Ces plafonds permettent d’éviter l’assujettissement à cotisations sociales.

L’indemnité repas transport : voici les règles d’exonération

Les entreprises de transport routier peuvent verser une indemnité de repas transport qui bénéficie d’une exonération de charges si elle respecte certains critères :

  • Le salarié est en déplacement professionnel (hors domicile et hors lieu habituel de travail).
  • La distance entre le domicile et le lieu de repas justifie l’impossibilité de retour sur le temps de pause.
  • Le montant ne dépasse pas les plafonds URSSAF.

Cette indemnité est à intégrer dans la politique de frais professionnels de l’entreprise. Pour les conducteurs grands routiers, des barèmes spécifiques s’appliquent (indemnité de découcher, repas du midi, etc.).

Les frais de repas du chauffeur : quelle gestion en paie ?

La bonne gestion des frais de repas des chauffeurs implique une articulation précise entre la convention collective applicable (ex : transport routier de marchandises), les accords d’entreprise, et les tolérances URSSAF. Les montants doivent être clairement identifiés sur le bulletin de paie, dans une ligne distincte (souvent sous “frais professionnels”).

Il est recommandé de :

  • Définir une politique claire d’indemnisation (titre-restaurant ou panier repas, selon le profil du poste).
  • Utiliser un logiciel de paie paramétré avec les bons seuils d’exonération.
  • Mettre à jour les montants chaque année selon les publications URSSAF.

Les cas particuliers : tournées locales ou longues distances ?

Pour un chauffeur livreur urbain avec retour quotidien au dépôt, l’attribution d’un titre-restaurant peut être envisageable. En revanche, pour un chauffeur routier longue distance effectuant des découchés, les indemnités forfaitaires de repas sont plus adaptées et fiscalement favorables.

Chaque situation doit être évaluée selon la fréquence des déplacements, la durée des trajets et les contraintes d’accès à un lieu de restauration.

Quoi qu’il en soit, la gestion des repas des chauffeurs requiert une vigilance particulière en paie pour éviter tout risque de redressement URSSAF. Une documentation claire des règles internes et le respect des barèmes d’exonération permettent d’allier conformité réglementaire et optimisation des charges sociales.

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