Vers une suppression du plafond d’utilisation des titres-restaurant… dans les restaurants ?
Face à une réforme des titres-restaurant qui permet leur usage en grande distribution, les professionnels de la restauration montent au créneau. Ils souhaitent une adaptation du dispositif, permettant aux consommateurs de dépenser l’intégralité de leur solde dans les établissements de restauration, en réponse aux évolutions du travail et des habitudes alimentaires.
En effet, c’est Alain Fontaine, président de l’AFMR (association des maîtres restaurateurs), lors d’une intervention sur TF1 le lundi 4 août 2025 dernier, qui a évoqué cette idée.
Les restaurateurs veulent lever le plafond des titres-restaurant dans leurs établissements
Les acteurs de la restauration demandent que les bénéficiaires de titres-restaurant puissent les utiliser sans limite de plafond lorsqu’ils déjeunent dans un établissement. Cette demande a pour objectif de contrer la baisse de fréquentation liée aux nouveaux modes de travail, notamment le télétravail, et à dynamiser la consommation sur place.
Selon les représentants du secteur, plusieurs millions de salariés disposeraient actuellement de réserves inutilisées de titres-restaurant. L’idée serait de leur permettre d’utiliser en une seule fois la totalité de ce solde, soit en continu toute l’année, soit durant des périodes ciblées comme les vacances ou les fêtes de fin d’année.
Le plafond maintenu pour la grande distribution inquiète les restaurateurs
Alors que la réforme pérennise l’usage des titres-restaurant pour les achats alimentaires en supermarché, les professionnels de la restauration redoutent un déséquilibre. Ils s’opposent fermement à toute augmentation du plafond actuellement fixé à 25 € par jour pour les courses alimentaires.
Une proposition antérieure visant à mettre en place un double plafond, plus élevé pour les restaurants que pour la grande distribution, a été abandonnée. Cette décision suscite des critiques parmi les restaurateurs qui espéraient une mesure plus favorable à leur secteur.
Un manque à gagner estimé à 1,5 milliard d’euros pour la restauration
Depuis 2022, les règles dérogatoires autorisent l’utilisation des titres-restaurant pour une large gamme de produits alimentaires (sauf l’alcool, les confiseries, les produits infantiles et les aliments pour animaux). Ce dispositif temporaire, renouvelé chaque année, sera rendu définitif à partir de 2027.
Les professionnels de la restauration dénoncent une perte de chiffre d’affaires liée à cette réorientation du dispositif. Le manque à gagner pour le secteur serait de l’ordre de 1,5 milliard d’euros, un chiffre qui reflèterait le détournement progressif des dépenses alimentaires vers les circuits de distribution plutôt que vers les établissements de restauration.
Les nouvelles habitudes de consommation bousculeraient les équilibres
Les évolutions du mode de vie, entre repas faits maison, télétravail et flexibilité des horaires, modifient en profondeur les usages des titres-restaurant. Dans ce contexte, le gouvernement a décidé de pérenniser le dispositif permettant aux salariés de faire leurs courses avec ces titres. Cependant, les restaurateurs souhaitent que cette transformation s’accompagne d’un rééquilibrage en leur faveur, afin d’éviter une marginalisation progressive des restaurants dans le dispositif initialement conçu pour eux.