“Big Quit” ou “Grande Démission” : bientôt en France ?
La crise sanitaire a changé le rapport au travail des salariés. En quête de sens, ils sont nombreux à démissionner : on parle beaucoup du “Big Quit” ou « Grande Démission » qui touche le marché de l’emploi aux États-Unis. En effet, l’été 2021 a connu une vague de départs de 4,3 millions de salariés américains sur le seul mois d’août. En novembre 2021, un nouveau record y était battu avec 4,5 millions de postes abandonnés. Les principaux démissionnaires ? Des personnes âgées qui ont décidé de prendre une retraite anticipée, et des jeunes qui ont quitté leur emploi du jour au lendemain. Sur les réseaux sociaux, le phénomène s’emballe : sur TikTok, le hashtag #quitmyjob a atteint les 230 millions de vues aujourd’hui !
Cette « Grande démission » arrive-t-elle en France ?
Pas de “Big Quit” mais de réelles envies de changements
Aujourd’hui, le mouvement “Big Quit” touche de nombreux pays mettant certains secteurs dans l’ennui. En France, tous les métiers et marchés semblent impactés.
On ne parle pas encore de “Grande Démission” en France mais pourtant, une récente enquête de Gartner montre que 39 % des employés sont susceptibles de démissionner si leur entreprise insiste sur un retour au bureau et met fin au télétravail. La crise sanitaire a joué un rôle de catalyseur pour beaucoup de salariés, en particulier les plus jeunes, qui n’hésitent plus à quitter leur emploi.
De nombreux employés déclarent que leur capacité à travailler de manière flexible aura un impact sur leur décision de rester ou non dans leur entreprise. La principale raison pour laquelle les salariés cherchent à quitter leur emploi est l’épuisement, le stress lié à la pandémie et le besoin de faire une pause.
De plus, avec les confinements, beaucoup de salariés, notamment dans la restauration, ont eu envie de se reconvertir dans des métiers moins contraignants, comme l’immobilier ou des projets personnels en freelance.
Si certains salariés quittent leur travail à cause de leurs conditions de travail, nombreux sont ceux qui cherchent une reconversion professionnelle dans un emploi où ils trouvent plus de sens et un impact positif sur la société. Ils veulent également une meilleure prise en compte de l’individu, un partage de la valeur, un management bienveillant, de la reconnaissance, plus d’autonomie et de flexibilité…
Repenser le marché du travail face aux difficultés de recrutement
Certains secteurs comme la santé, le transport routier ou l’hôtellerie-restauration rencontrent des difficultés dans leur recrutement. Selon les chiffres de la Banque de France, 300 000 emplois restent actuellement à pourvoir. Le rapport de force recrutés-recruteurs s’est indéniablement inversé et les entreprises mettent désormais tout en œuvre pour valoriser leurs politiques RH. Il s’agit d’un nouveau défi majeur : le salarié moderne veut comprendre ce à quoi il contribue et le ressentir dans son travail.
La première solution pour lutter contre les difficultés de recrutement en 2022 réside dans l’amélioration de la qualité de vie au travail permettant un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle.
Le marché du travail doit se réinventer pour permettre aux entreprises d’allier travail hybride et projet d’entreprise. Ces deux facettes, sont, plus que jamais au cœur des tendances RH pour la rétention des talents.
Permettre aux collaborateurs d’être flexible en les laissant choisir l’organisation de leur semaine de travail par exemple, permet de mieux fidéliser les talents et les embarquer durablement. En effet, le télétravail donne l’opportunité aux entreprises de faire rayonner leurs valeurs et de créer une marque employeur différenciante et attractive.
Les salariés en quête de sens au travail
La pandémie a considérablement changé le rapport au monde du travail et à la vie : les employés du monde entier ont relégué le travail au second plan afin que leur vie professionnelle ne prenne plus le pas sur leur vie privée.
La “Grande Démission” est le signal fort d’une quête de sens et d’une remise en question de l’organisation du travail pour un nouveau projet centré sur l’humain. Le salarié cherche non seulement la satisfaction procurée par le contenu de ses missions, le développement de ses compétences et l’impact de ses actions mais également l’épanouissement et le sentiment d’adhérer à un projet global d’entreprise.
Il est donc indispensable pour les entreprises de mettre en place avec succès une culture du bien-être au travail en mêlant plusieurs critères :
- L’exemplarité et le soutien des supérieurs hiérarchiques
- Le lien avec les politiques de diversité, équité et inclusion pour faire émerger des ambassadeurs du bien-être.
- L’écoute des salariés par le biais d’enquêtes pour comprendre les perceptions et les attentes.
- Evolution des programmes d’avantages sociaux pour l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée
- Développement de la marque employeur autour du bien-être afin d’attirer de nouveaux talents.
De plus, une RSE efficace est vecteur d’attractivité et d’engagement pour les collaborateurs. Ces derniers sont plus impliqués lorsque l’entreprise entretient des valeurs avec une dimension écologique et éthique dans la relation au travail et développe des programmes RSE concrets. Nombreux sont les salariés qui indiquent prendre plaisir à travailler dans une entreprise lorsque celle-ci est dotée d’une stratégie RSE. Transition vers le zéro carbone, journées de solidarité, bénévolat : ces initiatives RSE ont rapidement un effet positif sur la marque employeur et l’attractivité de l’entreprise.
Tout au long de l’expérience collaborateur, la fonction RH joue un rôle indispensable dans la sécurisation de la relation. Le phénomène de la “Grande Démission” apparu aux Etats-Unis, obligent les entreprises en France à vite réfléchir à une stratégie concrète : de l’embauche à l’onboarding en passant par les possibilités de mobilités.